Partager Posté(e) 25 mai 2020 (modifié) Lorsque je serai parvenu au bout de cette page je n’aurai encore rien saisi à ce paragraphe terrestre. J’aurai fait mine de comprendre les inconséquences des uns les insignifiances des autres et mes évasions solitaires. Car j’ai vécu seul en poésie non pas pour sa seule mesure non pas pour sa seule musique mais pour ce qu’elle a mis en tropes ! Grâce à elle j’ai connu les longs et lents vols de nuit au rythme des ailes de l’albatros sur le portant de ma plume. Pour mes randonnées diurnes ce ne sont pas mes fines ailes qui m’ont empêché de marcher mais mes griffes de paresseux ! Alors, par peur du ridicule, pour ne pas trop me déhancher, j’ai préféré pour me déplacer, le flegme de la bicyclette. Elle m’a porté un peu partout à l’allure du touriste et si je l’ai contrainte à grimper c’est pour jouir de la descente. Je l’ai aimée pour le plaisir égoïste de la saveur des yeux mollets après l’effort des dures montées pour me hisser au-dessus des hommes. J’ai vénéré ce moment délicieux où les mollets sont si douloureux et la vision tellement brouillée qu’il vaut mieux faire une halte. Là, le bonheur est de se poser dos à la route le regard offert à la démesure du chemin accompli à la digestion des rampes sournoises. Quelle joie de prendre le temps d’écaler sa renaissance face à la gigantesque amplitude et à la grandeur du paysage ! Enfin rassasié de grands espaces il suffira, les mollets légers et la vue claire retrouvée de se délecter de la descente à tombeau ouvert… Misanthrope dégustant ses yeux mollets au sommet du col de la Croix de Fer (73) - Photo Papy Adgio Modifié 25 mai 2020 par Papy Adgio 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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