Partager Posté(e) 23 mai 2020 (modifié) Le Tigre Les ombres des bambous lacèrent les sous-bois Un souffle d’air se perd au fond de ces forêts Ce n’est qu’une antilope qui s’approche et qui boit Dans une frêle flaque qui bientôt disparait Le gracile animal dresse un instant sa tête Dont le port altier domine les buissons La robe frémissante, en alerte, la bête Epie les mouvements, s’inquiète du moindre son Rassurée, si peut l’être cette fragile danseuse Pour un très court instant pourtant, elle se détourne Vers des pousses si vertes et tendres, délicieuses Quand soudain, elle tressaille, indécise, le vent tourne Il apporte en bouffées, toutes en fragrances chaudes L’humus et la vanille, le jasmin, les asters Mais derrière cet écran, une odeur acre rôde Les effluves musquées du seigneur de ces terres Un bond lourd et pourtant on jurerait qu’il vole Au dessus des fourrés pour tomber sur sa proie L’antilope a compris, trop tard, elle s’affole C’est fini, il s’abat sur elle et la broie Dans les villages indiens qui bordent son royaume On raconte qu’après, il se remet debout La gueule ensanglantée, il redevient fantôme Et ses rayures noires, les ombres des bambous Gao T. Kanth Modifié 16 juillet 2020 par Eathanor Ajout de l'illustration au sein du poème 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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