Partager Posté(e) 19 mai 2020 Et si je descendais les chutes de papier sans peur du torrent où coule le verbe aimer ? Sur mon kayak rouge j'affronterai les mots d'écume les mots qui bougent à la pointe de ma plume Et si je ramenais les sanglots rampants sous les ponts misérables dans mon épuisette d'amour ? Encore une fois la lune plane sur moi déversant sa lumière morbide au milieu des langues d'iguanes et ces ciseaux d'acier les jambes écartées dans l'immensité découpe la lune en mille morceaux comme un puzzle dans le ciel noir Il suffit ! Sur un kayak rouge dans les bleus d'écume je pars pour fuir les gris de bitume et le sang sur les gouges Dans l'ivresse du torrent les mots ne se noient jamais dans le silence assourdissant plus forts que les ciseaux d'acier Et si la nuit se faisait jour épuisé jaune ? dans la cage un serin sans peur d'être découpé crie, immobile et serein j'ai pêché la lune dans mon épuisette il va falloir trier, elle est un peu cassée en mille morceaux à facettes j'ai ramené le verbe aimer je n'ai plus peur du torrent il ne m'a pas vaincue j'avais des mots, des mots d'avant au bout de ma plume biscornue et puis ces longs ciseaux pour couper les mots à la lune, quand tout est au repos, aimer calme les flots. (J.E. Mai 2020) 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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