Partager Posté(e) 16 mai 2020 (modifié) L'amour ne me doit rien. J'entame le périple Vers la mer asséchée, les terres inondées Quand l'utopie s'estompe à force de rêver Aux gemmes du futur en facettes multiples. Prisez le matin calme et les soirs de l'ennui, Ne m'escagassez point avec vos ritournelles De pleurnichailleries alors que l'hirondelle Loin de nos nostalgies vole au gré de l'envie. Je veux des jours meilleurs qui ne reviendront pas ; Un soupçon de bonheur à l'entrée de mes nuits ; Qu'un pangolin vengeur que vous aviez rôti Vous bouffe les poumons sur un tas de gravats. Car pour moi l'idéal ne me quitte jamais Où que j'aille, en enfer, ou bien au paradis, Pourvu que mes panards, libérés des soucis, Me portent sans vergogne et me foutent la paix. J'ai connu des jambons moins salés que le fiel D'un seul mot hypocrite en l'âme sclérosée Des gandins raffinés ridiculement nés Alors que je suis là à m'empiffrer de miel. L'hydromel coule en moi, partagé avec vous, Les amis de passage assis sous la tonnelle À boire et à manger les baies de nos venelles Trafiquées par mes soins à l'ombre des jaloux. Un peu ivre sans doute, à force d'apophtegmes Sous forme poétique — on fait ce que l'on peut — Nous attendrons la fin pour qu'enfin les trop peu Prouvent s'il n'y a rien, qu'il faut garder son flegme. Les cucurbitacées — je pense à la citrouille — Se transformeront tous en carrosses dorés Et moi qui te caresse avec mes doigts de fée, Je monterai ton sein en si blanche panouille. Alors je le demande : as-tu quelque raison De reprendre une vie qui se brique et se broque À ne rien apporter fors ces pauvres breloques Accrochées en misère aux fonds de pension ? Le Styx n'est pas profond, mais suffit à noyer Les chagrins aspergés d'un vinaigre de messe Que tu croyais propice à excuser tes fesses Qui se baguenaudaient sans savoir où coucher. La lune s'effondre sur la Terre maudite, Le soleil déglingué refusera qu'on tourne Étourdi de bamboche avant qu'il nous enfourne Dans sa gueule béante au terme de l'audit. Pourquoi persévérer à jouer petits bras Dans les bras d'un Morphée qui se moque de toi ? Ouvre donc la fenêtre et chante sur les toits Avec des compagnons en tenue de gala ! Vise la Grande Ourse, sept étoiles s'y plaisent, Espérant tout de rien, pour que la Voie lactée, — S'il n'y a rien derrière à se tenir caché- Ne soit pas décrochée du clou de la cimaise. Ma galaxie et moi, nous ne ferons plus qu'un, Poussière blanchâtre des tendres abatis Que n'écornera plus au risque de mes cris La joie des entre-deux, le désir du coquin. Modifié 16 mai 2020 par Marc Hiver 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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