Partager Posté(e) 3 septembre 2018 C'est le temps de l'été qui se paie une glace, Le corso du bonheur vient fleurir cette place, Les filles sont jolies, les fontaines rieuses, On oublie au soleil nos épreuves sérieuses. Pourtant, à cet endroit, tout près du snack fumant, Ici même un beau soir, Ils n'avaient que vingt ans, Sept jeunes périssaient pour la France éternelle, C'est ce que dit la plaque au dessus des poubelles. Mourir à vingt ans au coeur de l'été, Comment aujourd'hui peut-on oublier? Ces gaillards, ces héros, Mais encore des enfants Attachés au poteau À genou et en sang... À l'heure des cafés, des SMS jetables, Quand la vie dernier cri n'est qu'un jeu du portable, Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour un meilleur profil, Des seins un peu plus gros, un scooter, des longs cils. Romantiques, émouvants, touchés en plein poumon, Les balles épargnèrent la poche du veston. Que de lettres d'amour scellées à leur vingt ans, Ils gardèrent au coeur jusqu'au pied du mur blanc. Mourir à vingt ans, le rêve semé, Pour le bourg, la place, un coin du quartier, Ils avaient le sang chaud, Déjà de vrais amants, Ça fait froid dans le dos De se plaindre à présent. Des stèles par milliers gémissent pour nos droits, Au bord d'une route, à la lisière d'un bois, Alors stoppons le pas, nous qui passons sans voir Les noms des fusillés au moins pour la mémoire. Ils s'appelaient Louis, Anselme et Antonin, Marius, Barthélémy, Jacques et Sébastien, Membre du FFI, Ils n'avaient que vingt ans En 44 sous le feu allemand. Mourir à vingt ans au coeur de l'été, Comment aujourd'hui peut-on oublier? La fin de tous nos maux, Ce qui fut juste et grand, L'idéal au flambeau Laissé par des enfants. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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