Partager Posté(e) 24 avril 2020 (modifié) C'est en deux mille vingt qu'affrontant la douleur De l'être éparpillé en réanimation, Au sortir du coma, tu épongeas ma peur De survivre en un lieu si loin de ma région. Ton masque de canard te cachait à ma vue Et pourtant j'espérai sans vraiment y penser Qu'un sourire mutin d'une bouche charnue Viendrait au bois dormant me donner le baiser. Dehors il faisait beau et soudain du printemps La douce lumière, que je ne pouvais voir, Illumina quand même en un même présent Les instruments de bord qui m'arrachaient du noir. Et puis tu me parlas, alors je t'entendis D'une voix un peu grave au timbre féminin Me rassurer au gré de celui qui guérit Que je ne comptais plus parmi les séraphins. Je dis que c'est elle qui combattit le diable Au risque de sa vie en un vibrant combat Dont nous sortions vainqueurs pour un futur probable Et je lui proposai d'emblée la bague au doigt. Je dégrafai sa blouse et caressai ses seins Moi, déjà presque nu sur mon lit de misère Et je me débranchai de ces terribles liens, Mais à qui je devais d'avoir eu un peu d'air. Bien sûr autour de nous les morts s'amoncelaient, Car le covid rodait sur tous les endormis En cherchant de plus vieux enfermés dans ses rets Ou des fragilités sur le quai d'embolie. Moi, j'attendais, joyeux, le déconfinement Pour épouser la belle en ma résurrection Quand il fut établi que mon âme d'enfant Animerait encor' de mon corps la passion. Deux mille vingt s'éloigne et depuis maints virus Déciment les humains sans souci du détail, Mais l'amour bien trop fort en nos cœurs pas minus, De la Terre à la Lune, chante nos épousailles. Modifié 24 avril 2020 par Marc Hiver 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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