Partager Posté(e) 23 avril 2020 Peuplades de baisers, Chahuteurs d'aubes saoules, Eau, robe d’hyménée, Où des vagues roucoulent ; L'été, au cou penché, Dénudé loin des foules, Le soir, nage en secret, Près des pierres qui roulent Pour l'amour. Danseuse hallucinée Aux yeux bleus-verts-orages, Dans l'heureuse vallée Verdoyante d'hommages, A chaque seau jeté En ses dessous bouffants, C'est comme un nouveau-né Qui viendrait en chantant Aux labours. Eau prêcheuse en rivière, Saluant les églises, Les croix des cimetières, Puis va en blouse grise Dans les cours, Passant près des écoles, Les postes, les mairies, Enfin berce les geôles, Les poulaillers, les nids, L'œuf du jour. C'est la joie du pêcheur Au matin brume opale, Elle s’éprend des cœurs En cachant ses vestales Sous les branches. La mouche d’Ambroisie De fols esprits Bayou Hantent encor son lit Ses vasques, ses remous Pour les tanches. Divine en volupté, Caressant ses roseaux, Lascive miroitée Par les truites farios, Se laissant à rêver Mélancoliquement, Longeant les champs de blé Et les prés bourdonnants De tendresse. N'allez pas l'étrangler En ces temps pollueurs, Sachez la respecter Comme une grande sœur Apprenez à l'aimer En suivant les saisons, Lancez-lui des bouquets Pour toujours sous les ponts, Et en liesse, Acclamez le passage Des courlis majorettes, Humez son goût sauvage Aux fraîcheurs des liquettes, Et ses fesses Aux rondeurs pétillantes, Eau, effrénée de plis, Bondissant plus saillante Qu'elle embrasse nos vies De sagesse. 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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