Partager Posté(e) 19 avril 2020 Les ronces de l'ennui ont piégé les lilas,La treille parle seule en faisant des émules,Voici cette maison qui ne s'annonce pas,Toute triste et ridée aux ombres somnambules. La façade est borgne. Le toit hait les oiseaux.Les rideaux ont jauni dans la morne cuisine.Le balcon se maudit en asile à journaux. Un volet, côté nord, cautérise en sourdine. Une petite rose échappée de l'enclos,Offre pourtant son cœur au riverain-poète;Son parfum délicat sous ses plis angelots,Libère un baiser frais en sonnet de nymphette.Mais s'arrêtent bien là les chansons du printemps,Une dame s'échine à laver des salades,Aphones sont ses mains, son pas en noir et blanc,Le chandail de ses nuits la courbe plus maussade.La mauvaise herbe croît dans le frêle jardinAutrefois si charmant, cajolé de tendresse,Il reste quelque outil qui rouille de chagrin,L'époux s'en est allé en semant des promesses.Le râle du garage a eu son oraison,L'atelier s'est figé en un tableau étrange,Un collage dormant où des fantômes blonds Lustrent le vieux tacot qui attend sa vidange. Au revoir jolie rose !... Appelle le monsieur,Qu'il change cet endroit, ce silence blafard.Toi, donne ton sourire et appose tes fardsSur l'âme de la veuve afin qu'elle aille mieux... 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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