Partager Posté(e) 8 avril 2020 Les muses confinées dans les labyrinthes inextricables de l'imaginaire se sont échappées, ce soir, dans le grand parc aux arbres vieux et voûtés où le vent envolait les pages blanches entre les branches enneigées. Entités cosmiques sans identité, elles étaient libres d'aller et venir à leur guise, souvent prisonnières de toiles d'araignées peintres qui leur donnaient bien du fil à retordre. C'était un soir de lune rose, les fleurs d'orangers avaient enfin retrouvé leurs abeilles chéries et parfumaient les chambres ouvertes sur un nouveau monde aux portes fermées. Tant de monde et personne, du vent et du balai ! Sous le mûrier, les balais de bruyère attendaient les sorcières dans leurs cocons secrets c'était le moment ou jamais d'écrire les formules magiques, tous ces mots tus dans les fleurs à épines silencieuses feraient de beaux poèmes pour plus tard, ou peut-être pour jamais mais qu'importe ! Les muses se sentaient d'humeur espiègle ; libres de folâtrer entre les plumes secrètes. Et, forcément, elles choisissaient des endroits de soie et de cristal, ces polissonnes, où la lune rayonne, en remplissant d'encre rose les encriers fragiles brisés de lunes noires. Un poète attendait patiemment avec son filet à papillons, le nez sur les chenilles, pour attirer les vers à soi. (J.E. Avril 2020) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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