Partager Posté(e) 26 mars 2020 (modifié) Il y a longtemps ici que le temps a renoncé à fuir et posé ses chevaux dans l’herbe longtemps que l’amour à courir après lui je me suis accroché aux ailes des buses variables je vole des continents de silence les bleus évasifs du matin caressent la tête des bouleaux l’eau ruit et distille le sombre sourcil des broussailles et des oiseaux à la plume incongrue traversent des abers sans fond entre les paumes d’un sourcier Chaque pas déposé sur les feuilles des anciennes écritures réinvente une mémoire de vent et ses hiéroglyphes de granit le cri tellurique de l’enfantement dans la fine feuillure des vivants et les corps couchés de désamour sur mes terres infertiles je vois un tant d’arbres mourir entre mes bras d’hiver et le vol des ramiers ébloui des cicatrices l’épitaphe des scolytes à leur paupière épargnez, si pouvez les chaumières éteintes où danse encore à mots couverts le tourment d’une lampe tempête épargnez les bêtes qui s’abreuvent dans le lit défait des chimères ordinaires et le cercle des femmes entre-elles qui l’habitent, s’il se peut épargnez des simples la couleur Les sirènes chantent le monde aux abris sur l’hécatombe de la raison fleurissent des rameaux de poètes assis seul sur la branche liserée d’un cil triste de givre à deux doigts d’aimer le monde avant que se lève le prêtre je m’accroche aux ailes du temps je vole l’avenir du prunier blanc ô matin tonitruant comme un poulain jeté dans le pré une petite goutte fraîche à l’œillère un jour, amaigri, ivre un peu dansant, vêtu de peu d’âme et retenant son souffle il vous regardera, inondée passer en printanière en entendrai le vent effeuiller la ramure Modifié 27 mars 2020 par O Salto C'est mieux comme ça ? 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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