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Cages et voici le printemps


Joailes

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La chasse est suspendue avec quelle joie s'ébattent les petits levrauts !

Le thym parfume leurs jolis museaux frétillants et confiants.

Les oiseaux font de l'accrobranche et chantent tout leur soûl ; du jazz, du rock et de la soul,

les marmottes s'étirent, aèrent leur terrier et sortent leurs matelas au soleil ça sent bon la terre.

La nature s'ébroue d'une longue mort ; c'est le grand nettoyage de printemps, distribution de bourgeons, de plumeaux, tout est poussière

la vesse de loup prend un air fumeux et tire son chapeau.

Les chemins se fraient seuls, pas du tout effrayés, il reste des pins et des parasols.

Les fougères se mettent au vert, et, dans la rivière, les carpes parlent enfin.


 

L'homme, calfeutré derrière ses vitres trépigne d'impatience ; il s'ennuie, face à son nombril.

C'est lui qui a peur maintenant, mais va-t-il réfléchir pour autant ? Pas sûr, son miroir est si sale.


 

Au loin, les mouettes rient aux éclats et volent lentement au-dessus des plages désertes pour dégourdir leurs ailes ; le parfum de l'iode revient, on leur avait volé leurs tempêtes, elles retrouvent leurs ailes bleu ciel.


 

Le désert reste le même et s'il reste un peu de vent, il nettoiera le sable souillé de pas orgueilleux. Ainsi fut le commencement : il n'y avait rien, il y a eu tout et il ne reste plus grand-chose.

Le coyote hurle dans la plaine et quelque part, un être accommode ses restes avec des épices ocres et odorantes ;

serré contre ses murs, il a peur soudain d'avoir peur.

Il est seul pour trouver ses réponses, dans un mêli-mêlo d'informations, il se perd et soudain, il ouvre sa fenêtre ...

L'horizon s'élargit.

Sur un balcon rouillé persiste un géranium qui lèche ses pétales pollués et quelques brins de menthe abandonnés ; les pigeons aux gorges irisées roucoulent dans le parc où les statues se refont une beauté dans le reflet de leurs fontaines claires.

C'est joli, une ville morte dans son cœur, le soir.

Un songe lui revient, diluvien, il revoit les herbes hautes et la faux de son père, la longue bastide dans ses parfums de thym, la couleur de l'école et l'odeur du chemin,

il ne veut plus dormir

il se lève ; il n'a plus que ce souvenir ; il prend son bâton et s'en va vers la garrigue ...

il pleure ...

Les oasis se reposent, la cage s'ouvre et voici un printemps

(J.E. Mars 2020)


 

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