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Ross et Demelza


Marc Hiver

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Extrait de la bande annonce de  la série- Tribute to Poldark

 

Si mon cœur brinquebale

Au son de tes : que dalle !

Comprends que tu me tues

D'opposer tes refus.

 

Pourtant, rappelle-toi,

Femme, qu'auprès de moi,

Combien je t'ai aimée

Au long de ces années.

 

Nous marchions côte à côte

Chacun, de l'autre, l'hôte,

Avec pour tout désir

D'engendrer des soupirs.

 

Amour nous transportait

Sur les chemins qu'il plaît

Au bonheur d'être là

Accompagnant nos pas.

 

Nous riions bien souvent

Sans contrainte du temps

En l'espace propice

Bien près du précipice.

 

Te souviens-tu du loir

Nous réveillant le soir

Par une sarabande,

Grenier en contrebande ?

 

Entre hiver et printemps,

Comme deux ronds de flanc

Nos yeux écarquillés

Concluaient l'hyménée.

 

Je le sais d'autant plus

Que de toi le rhésus

S'accordait à l'humeur

Sévissant à pas d'heure !

 

Je ne suis pas poète

Pour chanter que la fête

Qui flambe dans le vent

Attise les amants.

 

Je m'appellerais Ross.

Ne me la joue pas rosse,

Ô toi ma Demelza !

Si tu m'ouvres tes bras.

 

La Cornouaille est belle

Que je parcours en selle

Sur mon cheval d'azur

Espérant tes murmures.

 

Lors, tu m'as pardonné

Par un si doux baiser

Que jamais nos tempêtes

N'engloutiront de fait.

 

Un nouveau jour se lève

Pour des minutes brèves

Où nous nous confinons

Au gré de nos démons.

 

Nous n'aurons pas longtemps

Pour retrouver l'enfant

Qui en nous se prélasse

Et que grand bien nous fasse !

 

Je repense à ces fleurs

Comme à des âmes sœurs

Liées, commun accord

Valant tous les trésors.

 

La mort, on s'en balance,

Toujours en manigance,

Car la fougue de vie

En nous ne se tarit.

 

Entourés d'animaux

S'abreuvant dans les eaux

D'une rivière folle,

Nous portons nos étoles.

 

Viens, le merle moqueur,

Persifler loin des peurs

En canon de fortune

Sur Au clair de la lune !

 

Tu m'es donc revenue,

Et je te serre nue

En pleurant d'une larme

Envoûté par tes charmes.

 

Moi, Ross, toi, Demelza,

Sur nos frais palefrois,

Arpenterons la lande

D'un galop de légende.

 

Lecteur de peu de foi,

Tu voudrais que ta loi

— Hôtel des cœurs brisés —

Reste empapaoutée ?

 

Tu en es pour tes frais

De te barder de mais

Quand pour nous à jamais

Jauniront les genêts !

 

 

Modifié par Marc Hiver
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