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Tremblements dans l'hyperespace, saison 1, épisode 7


Marc Hiver

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Tout se passait comme si l'espace-temps se délitait à chaque saut dans l'hyperespace. Mamie, mon ordinatrice de bord, me rappela que nous avions, deux billions d'années auparavant, expérimenté le phénomène au cours de simples déplacements interplanétaires. Papi, mon androïde personnel de service, ajouta que le professeur Isaac Asthmirov précisait, qu'en empruntant l'hyperespace, il était possible de traverser les galaxies instantanément de part en part.

 

Ma copilote intervint :

— Crois-tu, mon amour, que les soleils continueront de briller si l'éclat des étoiles qui se rassemblent en un amas compact éclipse peu à peu le reflet anamorphosé des autres astres ?

 

— Je ne sais pas, Chérie, lui répondis-je, nous entrons dans un domaine déformé par le trou noir, entre l'Être et le Néant.

 

— Tu penses que nous accomplirons notre mission, malgré qu'on en ait ? reprit la femme qui me faisait rougir à chaque fois qu'elle empoignait le manche télescopique de guidage tactile.

 

Elle arborait un beau visage aux traits irréguliers, certes, mais qui irradiait d'une lumière intérieure que j'admirais comme l'incroyable émotion liée à l'expression indéfectible de son humanité étincelante, fruit d'un milliard d'années-lumière d'évolution. Dans la magie de l'instant, j'ouvris la baie panoramique afin de plonger notre hyménée naissant dans le formidable spectacle des météores qui n'appartenaient déjà plus ni au temps, ni à l'espace.

 

Elle me sourit et je me dis, qu'aveuglés par les radiations, déstabilisés par les ondes de surface électromagnétiques transmises par les tremblements répétés dans l'hyperespace, Mamie et Papi ne pourraient pas nous surprendre dans l'exaspération humaine, trop humaine qui échauffait la friction de nos corps énamourés. L'accélération gestuelle de la copulation, le brouhaha de nos fluides en ébullition, le ronronnement de nos chairs à vif malgré le dispositif de climatisation thermorégulé, le grincement de notre tuyauterie sexuelle en proie au mélange extatique des élévations orgastiques, n'attendraient pas longtemps, compte tenu de la pesanteur artificielle à laquelle étaient soumis nos appareils génitaux.

 

Métaphoriquement, l'arrimage entre mon modeste vit et son merveilleux calibistri nous renvoyait au danger qui nous guettait à l'horizon de ce trou noir absolument épastrouillant.

 

Et parfois j'essuyais une larme à l'attention du clone de ma femme défunte que je trompais avant même de l'avoir découvert.

 

À suivre

 

Modifié par Marc Hiver
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