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Contes du désert et des pleines lunes


Joailes

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Je me souviens d'une balade au parc il y a fort longtemps, dans un landau bleu marine poursuivi par une nourrice noire qui me donnait le sein, un peu à l'écart, sur un banc caché entre deux haies de lavande bleue j'aimais ces instants intemporels, j'observais les oiseaux sur son boubou de cretonne qui semblait toujours s'envoler ; son lait avait le goût de la noix de coco ; elle m'appelait, d'ailleurs, mon coco et je riais aux éclats quand elle chatouillait mon cou avec ses doigts d'ébène

Elle me recouchait dans les draps de percale et me racontait des histoires de petit prince.

Puis, me croyant vaincu, elle s'endormait.

J'écarquillai les yeux il y avait tant de choses à voir !

 

Je n'aimais pas cette capote qui m'empêchait de voir le soleil ; aussi dès que je vis l'astéroïde me faire un clin d'oeil, je n'ai su résister, je me suis levé quand le mystère est trop impressionnant, on n'ose pas désobéir il y avait une rose belle et triste sous un globe les enfants seuls savent ce qu'ils cherchent c'est elle que j'ai vu en premier et puis un renard sage qui m'a donné des clés, un baobab qui m'a fait prendre conscience de ma petitesse ...

Je cherchais un aviateur, pour qu'il me dessine un mouton ...

Enfin, quand le serpent m'aura piqué et que j'aurai l'air d'être mort mais que ce ne sera pas vrai

je m'éveillai, contre le sein de ma nourrice on risque de pleurer un peu si on s'est laissé apprivoiser

et je compris qu'il était encore trop tôt pour connaître les roses, les baobabs, les renards et les serpents ; on n'est jamais content là où l'on est ...

 

Plus tard, beaucoup plus tard, quand à mon tour j'eus bercé ma nourrice jusqu'aux précipices, j'ai rencontré l'aviateur, il avait un coeur assez grand pour contenir le mien, il était perdu, moi aussi c'est tellement mystérieux, le pays des larmes

On ne s'est plus quittés ...

(J.E. Mars 2020 - )

(Les phrases en italique sont de Saint Exupéry, issues de son conte "Le petit prince" 1943 )

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