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Tremblements dans l'hyperespace, saison 1, épisode 6


Marc Hiver

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Dans l'épreuve, ma copilote et moi filions le parfait amour à une vitesse de trente jets lumière. Les remuements de nos corps déchaînés n'avaient rien à envier aux tremblements de l'hyperespace. Seul, le souci de préserver la stabilité de l'univers nous enjoignait de mollir notre kamasutra céleste au profit du bien commun.

 

Mais combien de fois, étourdis par le rut et les vents intersidéraux, n'avons-nous pas risqué d'être dévorés par ce trou noir qui régurgitait par moment les reflets lumineux et corpusculaires des étoiles qu'il avait aspirées à l'horizon de son appétit incommensurable ? Jamais je n'aurai cru qu'un trou noir fût si noir, que cette espèce de boyau pût digérer tout ce qui passait à sa portée, pour le broyer de la tête au cul.

 

Mamie, mon ordinatrice de bord, s'enchantait des lutineries de Papi, mon androïde personnel de service qui, du coup, lui répondait par mille petites singeries quand on aime du bon du cœur. Elle, lui tournait autour pour l'agacer, et ne le laissait jamais en repos ; toujours elle le gratifiait de quelque niche ou lui baillait quelque taloche en passant. Une fois, Papi étant concentré sur une formule mathématique comprenant des matrices de plus de mille inconnues, elle déconnecta son unité centrale qui fit choir ses calculs tout du long de sa corbeille. Il lui fallut au moins une nanoseconde pour réinitialiser la procédure ! Certes, quelle inconvenance, mais aussi quel étonnement de voir ces deux artefacts transcender la froideur qui sied généralement à leur dispositif neuronal et cognitif !

 

Un violent tremblement de l'hyperespace nous obligea à quitter les doux pâturages de la concupiscence pour une réalité qui nous sommait de rhabiller notre désir, de mettre en stand-by un plaisir de tous nos fluides et de nous recentrer sur les causes de cette secousse vengeresse qui dépassait le ressenti que nous en avions. En relisant La Bible — traduite par André Chouraqui, bien sûr — je savais que nous frôlions l'Apocalypse et que l'Armageddon ne se réduisait plus en une hypothèse simplificatrice.

 

À suivre

 

Modifié par Marc Hiver
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