Joie au temps des labours

[Marc Hiver]

Joie au temps des labours,

De mon cœur à la bourre !

Je voudrais bien t'y voir

Seule en ta tour d'ivoire.

 

Du haut de mon beffroi,

Je t'attends et j'ai froid.

M'aimeras-tu demain

Des doigts de tes deux mains ?

 

À l'ombre de tes seins

Qui vibrent à dessein,

Je ferai de ton moi

La tuile de mon toit.

 

Et qu'importe les ans

En notre âge plaisant

Si je vais t'en chanter

De mes vers enchantés

 

Nourri de ma folie,

Bien au chaud d'un vrai lit

Dont notre ciel d'azur

Charmera la masure.

 

Esprit musicien,

Pour toi, ma muse y tient,

Sensible de la corde,

Si l'amour te l'accorde.

 

Garde aux pieds tes babouches

Quand à mon corps t'abouches !

Et moi, nu en chaussettes,

Pour un autre chaud set.

 

Ma mie, je suis grivois,

Et mon âme rit, vois !

D'un orgasme partant

De nos désirs patents.

 

Un nouvel hymne est né

Des cris de l'hyménée

Au fil de nos ébats

Et d'un tendre débat.

 

Remettons le couvert

Tout en restant couvert

Par respect des conjoints

Et de nos comptes joints.

 

Nous ne divorcerons

Qu'au jour dit ; forcerons

Les portes défendues

Des amants, des fondus !