Partager Posté(e) 10 mars 2020 Odeurs nomades sur la rive, L'usurière aux pépites d'or A laissé un temps sa lessive En accroche-cœur sur les bords. Drapée d'étoffes langoureuses, Elle ouvre ses bras près d'un port, Sa brise zazou voyageuse Se tient à la rampe des morts. Ses fanions glaisés s'effilochent Et son banc de sable s'endort, C'est là qu'un rossignol s'approche, C'en est prêt pour quelques accords. Ivre de prose veloutée, Ce cher vicomte musicien, Quand vient le soleil saumoné, Se livre comme un bohémien. Elle, oubliant les poules d'eau, Elle l'écoute et se souvient Des hosannas dans les roseaux Et du premier été indien. Elle sait glaner les solfèges, Aguicheuse de mélodies, Voilà qu'elle frôle la berge Pour un duo jeune et joli. Le rossignol vrille l'émoi, Sa tessiture en zippe au vent, Son timbre flagellé de soie Se case dans les flots dolents. La belle renaît par le chant, Adieu l'affreux charivari, Sa voix s'échappe du courant Toute aussi ample que la nuit. Ô rivière! à l'heure des harpes, Tes galets posent les pupitres, Le moucheron supplie la carpe De stopper net son brise-vitre. Plus de chahut, juste de l'eau, Quelque alluvion tendre ou farouche, Leurs notes fondent dans ma bouche S'emmiellant au jeu de l'oiseau. 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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