Partager Posté(e) 9 mars 2020 (modifié) L'aube est venue, dans sa tenue vaporeuse, après la nuit d'insomnie à la robe cajoleuse ; la dernière étoile flottait dans le café croissant de lune petit déjeuner Partir, tenir la promesse d'île lointaine chercher le collier de perles rouges la mer était turquoise murmurant à leurs oreilles pâles des chants assourdis au fond des coquillages les oiseaux noirs avaient disparu soudain comme happés par les ombres terrestres d'arbres si hauts qu'ils semblaient défoncer les nuages de leurs grands bras d'eucalyptus un peu gauches Ils se tenaient la main pour conjurer le sort ils avaient un peu peur des fleurs de la passion sans jamais se regarder dans les yeux, trop occupés par ailleurs à lécher le sel de leur peau brune ils étaient vêtus de pagnes et de colliers de fleurs d'hibiscus, ils lâchèrent du lest le soleil s'est levé à l'est comme une dernière longue brûlure la brise soufflait sous leurs paupières en décollant leurs cils de larmes récalcitrantes Le temps s'est arrêté sur leurs poignets nus ils se sont endormis pour pouvoir rêver chacun de son côté et pourtant côte à côte est-ce que les rêves se mélangent des mouettes ou des mésanges des îles ou des granges qu'y a-t-il derrière les paupières ? Le radeau dériva jusqu'à une île déserte peuplée d'oiseaux bleus où ils se sont échoués les bras en croix le cou offert au collier de perles rouges et ils ont fait l'amour assoiffés de tendresse, affamés de mots doux sans barrières de corail au milieu des éponges leurs noms apparurent comme des parures en rouge vif dans le bleu opalescent des méduses Sur un nid d'algues ils furent pétrifiés dans un orgasme éternel. (J.E. Contes et légendes du vingt et unième siècle) Modifié 9 mars 2020 par Joailes Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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