Partager Posté(e) 6 mars 2020 quand j'aurai huit ans tu me diras la boucle d'or à mon oreille les iris noirs d'un feu pourquoi la nuit réveille l'ombre des roseaux bleus l'absence insolite de soleil sur l'herbe brune fanée le manque de sommeil la plainte dans les cyprès quand j'aurai huit ans je comprendrai sans doute le silence feutré de tes pas dans le couloir obscur pourquoi le portrait ne tombe pas sans clou dans le mur les fleurs ont un nom oublié sur la pente des collines leurs tiges piétinées jetées au fond des ravines quand j'aurai huit ans je vivrai les grappes de ton ventre et le raisin vert de ton œil blessures à l'épicentre silhouette sur le seuil les guêpes insolentes à l'ourlet de ma robe piqué de tant d'attente au miel des euphorbes les ceps noirs et tordus ne me feront plus peur ni les visages barbus penchés sur le ru berceur quand j'aurai huit ans le rouge sang de ta bouche laisse-moi au moins la morsure je renonce à ton baiser tu me diras la chevelure d'un noir de jais les algues odorantes les papillons épinglés sur les rideaux d'attentes aux esquifs abandonnés. (J.E. Mars 2020) 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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