Partager Posté(e) 23 février 2020 (modifié) Pourquoi m’arrêterais-je, pourquoi ? Les oiseaux sont partis en quête d’une direction bleue L’horizon est vertical L’horizon est vertical, le mouvement une fontaine et dans les limites de la vision Les planètes tournoient lumineuses Dans les hauteurs la terre accède à la répétition Et des puits d’air Se transforment en tunnels de liaison. Le jour est une étendue, Qui ne peut être contenue Dans l’imagination du ver qui ronge un journal Pourquoi m’arrêterais-je? Le mystère traverse les vaisseaux de la vie L’atmosphère matricielle de la lune, Sa qualité tuera les cellules pourries Et dans l’espace alchimique après le lever du soleil Seule la voix Sera absorbée par les particules du temps Pourquoi m’arrêterais-je ? Que peut être le marécage, sinon le lieu de pondaison des insectes de pourriture Les pensées de la morgue sont écrites par les cadavres gonflés L’homme faux dans la noirceur A dissimulé sa virilité défaillante Et les cafards…ah Quand les cafards parlent! Pourquoi m’arrêterais-je ? Tout le labeur des lettres de plomb est inutile, Tout le labeur des lettres de plomb, Ne sauvera pas une pensée mesquine Je suis de la lignée des arbres Respirer l’air stagnant m’ennuie Un oiseau mort m’a conseillé de garder en mémoire le vol La finalité de toutes les forces est de s’unir, de s’unir, À l’origine du soleil Et de se déverser dans l’esprit de la lumière Il est naturel que les moulins à vent pourrissent Pourquoi m’arrêterais-je ? Je tiens l’épi vert du blé sous mon sein La voix, la voix, seulement la voix La voix du désir de l’eau de couler La voix de l’écoulement de la lumière sur la féminité de la terre La voix de la formation d’un embryon de sens Et l’expression de la mémoire commune de l’amour La voix, la voix, la voix, il n’y a que la voix qui reste Au pays des lilliputiens, Les repères de la mesure d’un voyage ne quittent pas l’orbite du zéro Pourquoi m’arrêterais-je ? J’obéis aux quatre éléments Rédiger les lois de mon cœur, N’est pas l’affaire du gouvernement des aveugles local Qu’ai-je à faire avec le long hurlement de sauvagerie ? De l’organe sexuel animal Qu’ai-je à faire avec le frémissement des vers dans le vide de la viande ? C’est la lignée du sang des fleurs qui m’a engagée à vivre La race du sang des fleurs savez-vous ? Forugh Farrokhzâd (1935-1967)(Traduction Mohammad Torabi & Yves Ros) Nigar pour Kedistan http://www.kedistan.net/2020/02/21/iran-il-ny-a-que-la-voix-qui-reste/ Modifié 23 février 2020 par LSAO Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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