Partager Posté(e) 15 janvier 2020 La brune adolescente qui vers moi s'avançait Rejoignait dans mon coeur l'image du bébé Qui, depuis tant de temps, y demeurait gravée. De douze années de rêve, elle me réveillait. Parée de ses quinze ans, souriante et belle, Elle me tendit la main et m'appela "Monsieur". J'aurais voulu l'embrasser, la prendre dans mes bras, Lui dire que je l'aimais, l'entendre dire"Papa". Mais je serrai sa main, l'appelai "Mademoiselle". Ses cheveux coiffés courts encadraient son visage. Ses yeux malicieux se posèrent sur moi. Je me voyais en eux comme si, en un miroir, Mes yeux me regardaient et mes yeux me voyaient. Son séduisant visage tant m'avait captivé Que j'ai tout oublié de ce qui la vêtait Si ce n'est ses souliers, délicats et désuets Qu'une petite bride à ses pieds retenait. Aurais-je dû te parler,te dire qui j'étais ? Mais pour nous le destin avait d'autres desseins Et nous devions attendre de nombreuses années Pour qu'en des circonstances par ses soins établis, Nous retrouver vraiment, il soit enfin permis. Je crois que ce jour-là, si j'avais révélé Le lien particulier qui moi t'unissait, Nos relations futures auraient été changées. Un autre scénario nous était réservé. Aux arrêts du destin, que pouvons-nous changer ? Nous parlâmes de tout et parlâmes de rien. Que pouvais-je te dire, que pouvais tu répondre ? Par douze années de vide, la vie nous séparait. Le seul sujet sérieux, je ne pouvais l'aborder. Il m'apparut alors qu'il me fallait partir. Et la fragile main qu'en ma main je tenais, Il me fut malaisé de la laisser me fuir. Par un simple "au revoir", nous nous sommes quittés. J'emportais avec moi ta lumineuse image A celle du bébé, dans mon coeur associée. Bien des années plus tard, enfin je retrouvais La douce adolescente en femme transformée. Belle toujours et brune et souriante et gaie. Et depuis ce jour-là, dans ma tête, un ballet D'images obsédantes ne cesse de tourner, Celles d'une adolescente, d'une femme, d'un bébé. Entraîné par la ronde folle de mes pensées Comment trouver la place qui m'était réservée ? La place du Papa qui me fut usurpée ! . 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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