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Le sang du poète


Banniange

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Les étoiles pleuraient quand ta lyre d’Orphée
Envoûtait languide les collines en flamme,
Le Danube impétueux arrosait la jusquiame,
Flamboyant, s’y mirait le château des nuées.

 

Tu voulais en enfer retrouver Alcimène
Et ta mère Ilona que tu n’as pu aimer,
Tu vécus par leur mort ta naissance malsaine,
Tu portas cette croix jusqu’au bout de l’allée.

 

Tu tressas de tes mots des couronnes de sable
Où saignaient moribonds les jours brutalisés,
Parfois tu évoquais la magie de l’étable
Quand Dieu se révéla dans sa fragilité.

 

Et ton verbe soutint les ombres chancelantes
Qui erraient sans espoir dans les sombres forêts,
Un papillon rouge te prit dans ses filets,
Ce fut un bel amour en caresses vibrantes.

 

Mais la nuit est venue avec ses loups sauvages,
Des meutes assoiffées d’innommables carnages,
Ils ont tout saccagé, villages et vergers,
Ils ont tout humilié sans la moindre pitié !

 

Comme une étoile jaune entaillée par le fer
D’un insigne gammé trépidant de colère, 
Le soleil s’est couché sur ta tombe automnale
Que tu avais creusée en attendant la balle.

 

 

 

Miklós Radnóti  poète hongrois marcha plus de 900 kilomètres, plus de trois mois, vers sa mort, à marche forcée. Parce que juif, parce qu’humaniste, parce que poète.

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