Partager Posté(e) 6 décembre 2019 Il manque la lumière de l'hottonie des marais ; du toit de tuiles oranges, je n'ai griffé que la fumée. Le ciel est gris comme une lame où scintillent les larmes des anges l'automne est parti en flammes ; la fontaine et la tombe sont de pierres les lys verts et jaunes ont disparu il y a un pont qui enjambe une rivière quelques morènes suspendues je n'ai plus beaucoup de peinture cette toile n'a pas de valeur il faudra que j'explique ce qu'elle veut dire mettre des noms sur les blessures sur les mangues sans couleurs ce noir de bougie sur le blanc du désir. Le soir du vernissage, d'une pirouette je dirai que c'était un soir de fatigue, dans la foule aux galeries la farfouillette j'avais oublié d'acheter des figues il y avait une panne de secteur ; d'aucuns se sont alors extasiés dans le blanc et le noir ils ont vu des fleurs ma toile s'est vendue à force de l'expliquer. Je suis allée chez le marchand de couleurs je peindrai l'hottonie des marais les toits oranges, les lys verts et jaunes, le ciel si bleu comme une lame les fragiles morènes et l'eau qui frissonne et puis j'offrirai ma toile à une araignée nous tisserons des liens de plus en plus tendres nous mangerons des figues, elle m'écrira des poèmes de soie que je réciterai tout bas pour la surprendre en y mettant toutes les nuances et nous frissonnerons ensemble sans expliquer nos toiles d'argent et de souffrances, ni nos poèmes, ni nos peintures sombres ni le soir qui tombe, là-bas, sur la Durance ni la lumière, ni les ombres. (J.E. Décembre 2019) 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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