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Miracle de Noël à Paris sur le trottoir, rue de la Tombe-Issoire


Marc Hiver

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La prostituée s'ennuie rue de la Tombe-Issoire.

C'est elle cette année qui tient la permanence

Pour des mecs avinés qu'en ont dessous la panse

De leur jésus frileux à crécher dérisoire.

 

Son gosse l'attend seul autour d'un beau sapin

Et elle gagnera, elle, Mère Noël,

Au risque de sa vie, sous la lune de fiel

Les merveilleux joujoux en faisant le tapin.

 

Combien de fellations et de pénétrations

Devra-t-elle supporter sous des portes cochères

Ou des hôtels miteux pour des petits pépères

Aux quéquettes si mornes après les libations ?

 

Mais un ange veillait sur la mère courage

Habillé tout de blanc — et résonnez musette —

Quand le hautbois de joie libère la gueusette !

Le messager lâche d'une voix sans ambages :

 

Ô Marie-Madeleine ! assez de foutre en toi !

Je te bénis ma fille, et ta progéniture

Est sous ma protection. La putain lui murmure :

Je coiffe la couronne, mais sans la loi d'un roi !

 

Alors au son des orgues d'une messe endiablée

La lune se fait pleine de quarts d'heure innocents

Et sortant des maisons une noria d'enfants

Chantent à pleins poumons des chorals enflammés.

 

La pécheresse en pleurs rajuste sa tenue,

Recoiffe sa tignasse, d'un châle improvisé

Recouvre ses appas, ses blancs seins pommelés,

Et de son maquillage, enlève le surplus.

 

Sur son chariot de feu, Sainte Vierge apparaît

Avec entre ses bras l'enfant de cette femme

Comme elle aurait serré tous les enfants des femmes

Opprimées ici bas, et ça j'en jurerais !

 

Moi, le barde attristé, au fil de cette histoire

Je me déride enfin quand tout se finit bien,

Que l'amour triomphe dans un minuit chrétien

Auquel un court instant on accepte de croire.

 

Toi manant comme moi, mécréant qui plus est,

Que le mythe païen rallume les lumières

Des jours qui vont croissant éclairant notre Terre,

Du moins ce qu'il en reste au milieu des déchets !

 

 

 

 

 

Modifié par Marc Hiver
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