Partager Posté(e) 22 novembre 2019 (modifié) Je plante le décor : C'est celui de la mort ; L'odeur du macchabée Qu'on a assassiné. Par cette nuit d'automne La vieille église sonne De sa cloche de bronze Pour évoquer le gonze. Le corbeau réveillé Croasse d'amitié Pour celui qu'il aimait Et qui le nourrissait. Matutinalement, La radio qui ne ment Annoncera urbi L'évènement orbi. En buvant mon café — Croissant décongelé — J'imagine la vie Qu'on raya cette nuit. Alors je pleure un long Moment et dresse un pont Entre cet homme et moi Que je connaissais pas. Si la police enquête Et croit que la quéquette Du bonhomme est la clé Qui justifie d'emblée L'alpha et l'oméga De cet assassinat, Qu'est-ce qu'elle se goure À écouter ses bourres ! Moi, je sais le pourquoi De ce gars aux abois ; De la mort sans panache D'une vieille ganache. Sied-il que je raconte Comment au bout du compte Ce quidam sans histoires Voulut mourir en gloire ? Il naquit au maquis Du désir d'un marquis Qui engrossa sa mère Et lui trouva un père Pour la dédommager, Plus si affinités. Des amours ancillaires Il prit sa bouffée d'air. Quand le marquis passa De la vie à trépas, Il devint héritier, Étant le fils aîné. Mais le démon du jeu Ne lui laissa que peu Du triste argent pour vivre Et même pour survivre. Énigme bien banale Qui ne vaut pas la balle Tirée à bout portant Pour échapper au ban De cette société Qui l'aurait accusé D'impéritie fatale À se faire du mal. Le petit pauvre type Suivant notre grand mythe Expliquera son geste À son père céleste. J'en conjure les pauvres De garder rime pauvre, Car le riche est trop riche Pour trouver rime riche. Je sais qu'à la télé Vos séries préférées Ont suspense al dente Alors que mon andante Ne charmera que ceux Qui écartent l'aveu Au terme de l'enfer De celui qu'est sous terre. Cette histoire de peu — Et toute en tête à queue — Symbolise ma vie, Celle d'une folie ! Modifié 23 novembre 2019 par Marc Hiver 2 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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