Partager Posté(e) 17 novembre 2019 (modifié) D'une jeunesse bien pourrie, Mon existence — un vrai calvaire — Attend la fin de sa partie Pour se reposer en enfer. Abandonné à la naissance, Je fus en familles d'accueil Martyrisé dès mon enfance Dont je fis très vite le deuil. À dix-huit ans, je rencontrai L'amour que je crus éternel. Capote trouée, j'engrossai Cette fille au teint d'asphodèle. Elle mourut en couche au terme D'une contraction délétère Et, salaud, laissais le soir même Choir l'enfant sans père ni mère. je sombrai dans la dépression, Me sentant vil, désemparé, Je devins junky. D'occasion, J'achetai pour pétarader Un scooter qui m'a transporté Dans des transes de peu de joie. J'appris que secoué, le bébé Périt sans savoir qui ou quoi, For cette poisse quotidienne De n'avoir pas été aimé Par la mère morte, et d'obsidienne Au cœur du père dévasté. Alors j'ai épousé la rue, Dormant dans un lit de misère Avec toujours les flics au cul Puisque j'occis quelques douairières. Parfois je rêve à l'Ophélie Douce qui d'un chaste brasier Me délivrera à l'envi Sa tendresse en cet apogée D'une passion où malgré tout, Finissant par la suicider, Son destin poussera au trou, En l'enterrant, notre hyménée. Je suis seul et désespéré ! Y a-t-il quelqu'un pour m'aimer ? Une femme, même mure et Prête sans fard à mes côtés, Soulagerait dans l'éphémère De ces affres fornicatoires Les odyssées de son Homère — Garanties glauques et sans gloire ? Comprends qu'un poète maudit Est un amant épouvantable Qui floutera tes ressentis Quand lui ne se mettra à table ! Tu vois, toi qui me lis en pleurs, Plutôt que de chialer, regarde Comme sortant de ma torpeur Je te jouerai de la guimbarde. Je t'ensorcellerai de mots Pour piquer ton blé à tes hoirs, Quand t'aurai allégée du flot De ma folie comminatoire. Je finis mes jours en prison Où une horde de sodomites Avec l'aval de nos matons Ne sait où donner de la bite. Visiteuse, viens au parloir, Je te conterai d'aventure Comment ôter les blancs du noir D'une compassion qu'on capture. Voilà l'histoire sordidos D'un être au bord de son néant Et qui ne peut crier : Adios ! Tant qu'il demeurera béant. *** Toi qui n'aimes pas le grotesque, Tu ne connais pas la vraie vie — Rires et mort sans arabesque — Si ce n'est celle qui nous lie ! Modifié 17 novembre 2019 par Marc Hiver 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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