Partager Posté(e) 13 novembre 2019 Un soir de novembre je suis allée lui dire adieu elle était habitée comme avant les fenêtres sont ouvertes des enfances surgissent dans leur grand capuchon rouge des édredons tout bleus sur le balcon secouent leurs plumes à la brise odeurs de châtaignes grillées, d'improbables confitures ; la bûche vivante parle, les vieux racontent les légendes de novembre en décrottant leurs sabots. Je me frotte les yeux, la fumée pique et fait pleurer. Demain, le tracteur à chenilles va tisser son cocon en écrasant le mien. Je suis partie bien sûr aussi vite que j'ai pu ; au bout de cent ans je suis revenue. C'est une maison jaune dans un champ de tournesols sans âme, semblable à ses six sœurs dans un lotissement avec des parasols. Mais alors, les pierres, le bois, nos vies, nos âmes, les légendes incrustées dans les murs, que sont-ils devenus ? (J.E.) 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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