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Solitude


Thierry Demercastel

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Je me suis vu à l’intérieur de  moi-même, en une même solitude, les sons et les couleurs s’étaient dilués et nous étions là sans rien nous dire, nos regards étaient  étranges,  fixés sur nous-même. Nous tentions de nous prendre la main mais sans y parvenir, tant nous étions immobiles, et pourtant en moi l’autre n’en finissait pas de venir, il avait des sourires qui s’étaient perdus dans les soirs funambules, des filles tristes avec dans les yeux des amours qui se fissurent. Il avait dans sa main la main de celle qu’il n’a pas vu mourir, celle qui lui donna le jour. Il avait quelques désespoirs engloutis sur des mers étrangères, où les marins ne vont jamais, si ce n’est pour y mourir. Il avait dans ses bras des tas de fleurs qui n’entendaient plus ses pleurs, des jours éclatants dans la cendre des printemps. Il avait, je crois, là sur son cœur, une lettre jamais écrite,  des mélancolies à en crever. Il avait des nuits d’infinie solitude, à creuser le silence pour ne plus l’entendre. Il avait des rues où s’évanouissent les cœurs et les corps, sur le quai d’un port. Il avait tant de soleils qui se sont tu, tant de lunes où souvent il s’était perdu. Il avait cet enfant, ce frère qui ne sut jamais le gout des oranges, sur son front le dernier baiser meurtri d’une mère. Il avait dans sa tête le cri de de la terre, des robes de mariée s’évanouissant dans les soirs funèbres, puis s’agenouillant, là tout près de moi, je le vis pleurer, je sentis sa main dans la mienne, tremblante et si fragile que tous les deux nous nous sommes, sous le règne du temps, entre l’ombre et la clarté, endormis.

 

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