Partager Posté(e) 11 novembre 2019 (modifié) Sur la colline, les fantômes langent, La neige tombe, muette louange, Froide endormeuse. Dans le cimetière, Sur les marbres noirs, sur les murs de pierres, Le silence étreint les nues et les fanges. C'est ici même, près du grand cyprès, Oh! quand j'y pense...ceinte de piquets, Oh! frêle endormie...que ma jolie douce Dormait sagement bordée d'herbes rousses Sous un tertre épars qu'ils ont enlevé. Or, le gel, la pluie, le soleil, le vent, L'avaient retouchée de braves printemps; Ce n'était point là du mou pour les taupes, L'épitaphe meuble apprêtait l'échoppe Bouclant son dôme de galets d'argent. Mais que voulez-vous ...je ne suis pas riche, Le caveau des rois, l'éternelle niche, Les nobles statues, les gerbes sans nombre, Sont pour les Messieurs loin de tout décombre. Alors, j'eus ce coin, ces gravats en friche, Cet îlot perdu d'osselets boueux, Soupe d'aigres vers pour les chiens galeux; C'était ça ou rien, j'étais sans le sou, Le plus malheureux plaint encor son trou Lorsqu'on l'éparpille au hasard des lieux. Tué par deux fois, mon cœur n'oblitère Le souffle coupé de mon éphémère, Les rocs réveillés d'entre les chenilles, Brisant un amas, ma petite fille, Expulsée du lit par les bulldozers. J'erre, tous les jours, oh! de croix en croix, Du vil tout-venant jusqu'au parc là-bas; Je la cherche, en vain, sans pleur, sans repère, Son nom a suivi l'envol des poussières... Alors, peut-être, dans les mimosas.... Modifié 11 novembre 2019 par Frédéric Cogno 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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