Partager Posté(e) 7 novembre 2019 Les poètes d'automne disent les écharpes de laine qu'ils tiennent d'une main sur leur gorge frileuse ; soufflant entre leurs doigts des mots de porcelaine sur des papiers de soie à l'écorce délicieuse ils racontent les légendes qui vivent dans les brumes, les couloirs solitaires où le soleil n'offre qu'un rai ; ils savent ces instants où s'affolent les plumes quand le silence ressemble à un hurlement muet. C'est la saison du bois ; dedans, dehors, il exhale son souffle sous leur nez ébahi ; les poètes souffrent de mille morts, peut-être de mille vies les feuilles sont tombées, de pourpre et d'or les arbres noirs seront bientôt blanchis. Et s'il est, quelque part, au fin fond de la nuit, ce parfum de brûlis comme celui de la mort, ils le sentent en leur ventre torturé de mille vies et, de l'autre main, ils écrivent encore. (J.E. Novembre 2019) 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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