Partager Posté(e) 30 octobre 2019 Dès potron-minet, le ciel nocturne s’éclaircit peu à peu. Le voile indigo se lacère. Les derniers lambeaux de nuit s’effilochent, flottent entre ciel et terre et se subliment à l’horizon, en vapeur rose-orangé. Au petit matin s’éteignent les dernières étoiles. Chant de coq qui fuse du haut des terrasses badigeonnées à la chaux vive. Braiment d’une ânesse qui tire sur une corde attachée à un anneau rouillé. Les premières lueurs du jour glissent sur le faîte des palmiers, sur le crépi des murs chaulés, sur les colonnes ceignant les patios, réveillant les oisillons prostrés au fond des nids. Les portes grincent, les huis s’ouvrent. Des silhouettes se meuvent dans les ruelles d’où s’échappe la nuit, par pans entiers, chassée par le jour. Enfin, le soleil vermeil noie tout dans un éclat de lumière d’argent. Lumière qui ruisselle. Ruisseau lumineux, qui bouillonne qui blanchit d’écume, qui déborde, qui clapote, qui murmure, qui chante, qui rugit et gronde, qui inonde la pierre, le sable, les murs, et les terrasses. On ne sait plus si la lumière dévale du ciel, ou si elle jaillit du sol tel un geyser, fusant vers les limbes de l’azur. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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