L'écureuil

[Frédéric Cogno]

Un groupe de pins noirs dansait la ronde braise,

Abri délicieux... Abandonnés de grâces,

Nous étions toi et moi cachotiers à notre aise,

Combustibles d'amour dans les bras des mélèzes,

Quand, mus par l'églantine où pendillaient nos traces,

 

Mes baisers à tes seins surprirent l'air farouche

Froufroutant dans les bois. En un roulis de hanches,

Tu vis un écureuil sur la plus haute branche;

Cet espion indiscret avait quitté sa souche,

Trop basse à son chevet pour guetter nos deux bouches.