La chanson du tueur en série amoureux Chant 3 Un aveu dérisoire

[Marc Hiver]

J'ai traduit en français ce poème épique, cette chanson « de geste » du proto-flamand, un dialecte germanique du bas-francique. j'ai essayé tout modestement de rendre la beauté de ses alexandrins. Voici le chant 3. Vous trouverez ci-dessous les liens vers les chants 1 et 2 sur AP.

 

La chanson du tueur en série - chant 1 - La plainte des victimes

La chanson du tueur en série - chant 2 - Une enquête à la peine

 

Chant 3 Un aveu dérisoire

 

Il sied au troubadour colportant ses histoires

De finir l'épopée au son des luths et violes

Qui vit se confronter la sublime Milouze

Aux engeances vivant de luttes et de viols.

 

Malgré tous les secrets en l'art du profilage

Acquis à Quantico, l'inspectrice subtile

Ne pouvait, c'est troublant, au risque de la page

Blanche, établir les grandes lignes d'un profil.

 

Alors elle invoqua les diables et les dieux

Pour que les ténèbres fussent par la lumière

Dissipées un matin en un noir camaïeu

De mobile et d'aveux, une première pierre.

 

L'inspectrice entendue et Milouze exaucée

Comme me révéla en un dernier soupir

Certain vieillard aveugle après avoir narré

Les fils d'une histoire peu commune à l'expir.

 

Dès potron-minet sur les docks du port d'Anvers

Qui allait s'animant au gré des flots de bière,

D'un bond, d'un seul, jaillit dessus les containers

Un démon tout barbu et à l'allure fière.

 

L'homme, c'en était un, portait comme une femme

Évanouie dans ses bras et ce tableau touchant

Prouvait à l'univers de l'amour cette flamme

Irradiant à l'envi du cœur d'un doux géant !

 

À peine débarqué aux urgences d'Anvers

Ce couple de légende, en chaudes larmes, l'homme

Implora qu'on sauvât, d'un paradis amer

Pour l'enfer quotidien, sa bien-aimée, en somme.

 

L'interne de service entendant de la bouche

D'un être fou d'amour l'étrange confession

Crut perdre la raison, quand l'improbable touche

Au creux de l'antéchrist en sa triste passion.

 

Car le héros perdu lui dévoila sans fard

Que le tueur en série qu'on recherchait partout,

C'était lui. Puis demanda à l'homme de l'art

De réanimer cette fille aux cheveux roux !

 

À suivre: Chant 4 La Révélation (le final)

 

Modifié 1 octobre 2019 par Marc Hiver