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Équinoxe en clair-obscur


Marc Hiver

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Au clair de la pleine lune, j'ai l'âme sombre

D'une fin d'été

Quand un soleil bas dégage les ombres.

Je vais te quitter.

 

Je vais quitter le Cotentin au noroît

Comme un malpropre s'enfuit

Aux premiers frimas d'un vingt-trois

Septembre nous annonçant la pluie.

 

Paris chaleur, bocage fraîcheur,

Ultime refuge contre les canicules

D'un printemps éternel qui éponge nos sueurs

De mi-juin à mi-septembre, fournaises ridicules.

 

Si on imagine plus facilement la fin du monde

Que la fin du capitalisme détruisant la planète,

J'entends l'humanité qui gronde

D'étouffer quand la finance pète !

 

Dans deux cents ans au plus tard

Nous serons éradiqués de la Terre

Qui d'un souffle pénard

Reposera ses sols et filtrera les mers.

 

Le Cotentin, aux dernières lueurs d'une humanité

Qu'on aura privée de ses quatre éléments,

Permettra in fine — si la centrale de La Hague n'a pas déjà explosé

De survivre quelques précieux instants.

 

Voilà ce que m'instille pour l'imminent départ

En région parisienne

Ce douloureux cafard

Et sa pierre d'obsidienne.

 

Alors Cotentin de mes amours passées

Présentes et à venir,

Ne sois pas trop blessé,

Car je vais revenir.

 

Je reviendrai mettre une bûche dans la cheminée ;

Griller quelques marrons de l'Ardèche propice ;

Manger l'andouille de Vire et pas de Guémené ;

Marcher sous le vent et l'embrun pousse-au-vice !

 

En attendant, je cueille dans ma cour les mûres,

Ayant laissé un roncier avec les agapanthes ;

J'écoute sans écouter les murmures

Des vers que m'inspirent les venelles et les sentes.

 

Je reviendrai quand les chasseurs

De malheureux bestiaux élevés par leurs soins

Auront fusil rangé et qu'enfin de bonne heure

Je pourrai me baguenauder sans tagada tsoin tsoin.

 

Un dernier mot encore :

S'il faut en poésie

Changer la boue en or,

À nous deux Paris !

 

Paris étouffant,

Paris pollué,

Mais Paris scintillant,

Paris de mes amours libérés !

 

Et puis, et j'allais dire déjà,

De la gare Saint-Lazare à Cherbourg,

Il n'y a qu'un pas

À franchir sans détour.

 

Là, si tu le souhaites,

Grâce au "train + voiture" de Oui.sncf

Écologiquement de fait

Tu savoureras in petto le ruby de ta Leffe.

 

Modifié par Marc Hiver
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