Partager Posté(e) 16 septembre 2019 (modifié) Au clair de la pleine lune, j'ai l'âme sombre D'une fin d'été Quand un soleil bas dégage les ombres. Je vais te quitter. Je vais quitter le Cotentin au noroît Comme un malpropre s'enfuit Aux premiers frimas d'un vingt-trois Septembre nous annonçant la pluie. Paris chaleur, bocage fraîcheur, Ultime refuge contre les canicules D'un printemps éternel qui éponge nos sueurs De mi-juin à mi-septembre, fournaises ridicules. Si on imagine plus facilement la fin du monde Que la fin du capitalisme détruisant la planète, J'entends l'humanité qui gronde D'étouffer quand la finance pète ! Dans deux cents ans au plus tard Nous serons éradiqués de la Terre Qui d'un souffle pénard Reposera ses sols et filtrera les mers. Le Cotentin, aux dernières lueurs d'une humanité Qu'on aura privée de ses quatre éléments, Permettra in fine — si la centrale de La Hague n'a pas déjà explosé — De survivre quelques précieux instants. Voilà ce que m'instille pour l'imminent départ En région parisienne Ce douloureux cafard Et sa pierre d'obsidienne. Alors Cotentin de mes amours passées Présentes et à venir, Ne sois pas trop blessé, Car je vais revenir. Je reviendrai mettre une bûche dans la cheminée ; Griller quelques marrons de l'Ardèche propice ; Manger l'andouille de Vire et pas de Guémené ; Marcher sous le vent et l'embrun pousse-au-vice ! En attendant, je cueille dans ma cour les mûres, Ayant laissé un roncier avec les agapanthes ; J'écoute sans écouter les murmures Des vers que m'inspirent les venelles et les sentes. Je reviendrai quand les chasseurs De malheureux bestiaux élevés par leurs soins Auront fusil rangé et qu'enfin de bonne heure Je pourrai me baguenauder sans tagada tsoin tsoin. Un dernier mot encore : S'il faut en poésie Changer la boue en or, À nous deux Paris ! Paris étouffant, Paris pollué, Mais Paris scintillant, Paris de mes amours libérés ! Et puis, et j'allais dire déjà, De la gare Saint-Lazare à Cherbourg, Il n'y a qu'un pas À franchir sans détour. Là, si tu le souhaites, Grâce au "train + voiture" de Oui.sncf — Écologiquement de fait— Tu savoureras in petto le ruby de ta Leffe. Modifié 17 septembre 2019 par Marc Hiver Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Messages recommandés