Connecté Partager Posté(e) 14 septembre 2019 (modifié) Je l'ai rencontré un matin sur le palier il livrait des œufs frais j'ai ouvert ma porte pour prendre le journal sans lever la tête juste avant le café j'suis mal réveillée j'ai vu des pieds - un livreur est toujours grand et costaud - mais celui-là semblait fragile ; j'ai quand même été curieuse je l'ai regardé, il m'a regardée, des pieds à la tête et m'a dit « je peux entrer ? On fera une omelette. » C'est là que je l'ai reconnu c'est mon voisin de palier il me pique mon journal depuis le mois de juillet on s'est cogné la tête il avait la chair de poule alors je l'ai fait entrer mais les œufs étaient cassés finalement, et c'est moral, il m'invita au restaurant. On verrait plus tard pour le journal. J'ai voulu aller au buffet de la gare j'adore cet endroit au demeurant bien plus que la tour d'argent on peut y manger jusqu'à très tard lire le journal en mangeant une omelette. J'y vais souvent, seule, manger un croque-monsieur. Pour conclure, il faut que je vous dise, ça n'a pas duré avec le livreur ; j'ai déménagé, arrêté mon abonnement au journal et élevé des poules. Maintenant, c'est moi qui livre les œufs aux buffets des gares. Je me régale ils ont mis des pianos des urnes à poèmes, des cors à sanglots des sifflets sur les quais des trains tellement rapides qu'on peut les rater. Un café crème comme nulle part ailleurs. Quand je rentre chez moi, les poules sont couchées je me faufile dans le poulailler j'ai une petite chambre, toute petite, au fond d'une coquille d’œuf si fragile, qu'un train qui passe pourrait la casser. (J.E. Sept.2019) Modifié 14 septembre 2019 par Joailes 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Messages recommandés