Partager Posté(e) 13 août 2018 1. Nous devisions jadis en cet heureux séjour, La palabre était lieu de nos vierges amours, Et plus que nos corps nus, assemblés dans l’étreinte, Nos âmes conjuguées régnaient en cette enceinte. Des fruits nous ont comblés aux moissons de nos reins, Portée sur nos parvis, libres doux et sereins, L’enfance a refleuri sous nos pas de concert Quand la joie habitait nos colloques diserts. Et puis le temps a fui, nous a mis à distance Sans que jamais nos cœurs ne soient mis en partance Et toujours nous bruissons sous les mêmes ramures. Oh certes, nous savons la mort au pied du mur La crainte du silence habite nos foyers, Il est des eaux demain, prêtes à nous noyer. 2. Ce que seront bientôt nos âmes en l’exil, Ce chemin qui nous mène en l’ultime péril Nous en savons le goût de fiel et d’amertume Et la roide terreur que cet enfer exhume. Périr ne serait rien sans le deuil et l’absence, Ce pas cru où l’horloge imprime sa cadence, Et l’atonie du sens amputé de son double Où la douleur aigüe nous enchaîne et redouble. Non je ne voudrais pas te regarder mourir Non plus que voir en moi se figer ton sourire, Quand l’éclat de mes yeux s’éteindra sous l’aurore. Philémon, je voudrais tant perdurer encore Mêler mes frondaisons aux tiennes dans l’espace Pour peupler de nos chants l’éternité fugace. Lionel, 9 juin 2011 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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