Partager Posté(e) 13 août 2018 Je me suis perdu dans ton regard, Perdu, au milieu de nulle part, Dans une brume tiède, Au bord d’une rivière. Le sol est mousse fragile. L’air enveloppe les corps De vent léger et les habille De plumes parfumées, d’or, De caresses de jasmin frais : Je vais comme si je rêvais. L’eau fraîche chatouille les rives, Où les roseaux jouent, joyeux, Avec les grenouilles naïves, Qu’un simple chiffon rouge Attire au sournois hameçon Qu’elles gobent. Violent harpon, Comme celui que tu as planté Dans ma chair et qui bouge Quand je te regarde t’éloigner, Quand ton sourire d’ange Me ment pour me faire plaisir ; Joli mais amer souvenir. Je marche comme si je volais. Au loin, des chansons dansent, Des rires de jeunes fiancés Palpitent en cadence Sur des musiques inconnues, Des adolescents presque nus S’embrassent et de joie s’animent, Des vieux et des enfants crient. Je ne vois rien, mais j’imagine. Je n’entends rien, mais je ris. C’est toute mon Amérique ! Je pense à toi, euphorique, La terre s’ouvre et je plonge Dans son cœur liquide et chaud, Puis un geyser, bruyante purge, M’expulse avec toute l’eau Que la rivière avait perdue. Tu es mon eau, je t’ai perdue. Je t’ai perdue, sans un seul regard, Perdue, au milieu de nulle part, Dans une nuit d’ébène, Libérée de mes chaînes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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