Partager Posté(e) 27 août 2019 (modifié) On dit que les jardins apaisent les esprits. Le mien sourd d'une guerre où chaque fleur, chaque arbre Se croit beaucoup plus beau et des autres conchie Tout ce qui n'est pas lui d'un silence de marbre. L'aralia tire gueule au gentil laurier sauce, Un cousin en grand froid avec le laurier rose Qui ne supporte pas le temps un peu craignos Sévissant par chez nous sous le crachin morose. Du Marrakech natal, le palmier vit en butte Au chêne raciste que pourtant les poètes Chantent à l'unisson, mais ce gland tant si brut De décoffrage a peur qu'un étranger lui mette. Le rosier se la pète et l'hortensia s'en rit ; L'agapanthe fleurit, mais dans la souvenance Des îles Anglo-Normandes où elle naquit ; Sur le figuier, le merle moqueur fait bombance. Un chat presque sauvage à la soupe mendie Un bol de croquettes, la soucoupe de lait Qu'un hérisson prudent, le soir vers la minuit, Goulûment finira quand le jardin se tait. Du coup et chaque année, espérant enchanter Cette Dame Nature aussi bête que nous, J'organise pour tous ces voisins la journée, qu'ils se rabibochent au concile des fous. Mais dès le lendemain, au lever du soleil, Et la flore et la faune, en leur mesquinerie, Reprennent les armes au grand dam des abeilles Qui subissent déjà le frelon de l'Asie. Alors le poète rêvant à l'utopie, Cauchemarde au réveil qu'une engeance arrogante Prennent le pas sur tous et que son paradis Vire bleu marine, dégringole la pente. Modifié 27 août 2019 par Marc Hiver 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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