Partager Posté(e) 21 août 2019 Du fourmillement de la source aux vastes visions du delta il a été long le voyage parfois à gué parfois en crue de brunes berges cupides en blondes rives ingrates Je me souviens des aubes vertes dans les brumes de l’aurore des rares sentes incertaines sous les futaies futiles du jeu lorsque les jours pluriels riaient des heures roses insouciantes Je porte en moi les eaux troubles les affirmations subites les endiguements prévisibles les courants rageurs et forcenés les diatribes torrentielles les sourires blonds de la plaine avides de mon partage Des cadeaux offerts à la terre pour donner vie puis profusion des glissements placides sur mon dos aux lents plissements du chaland la richesse coulait sur moi en moi de moi par moi chez moi Un jour au plus fort de mon âge ils m’ont chargé de cœur rance de leurres fétides clinquants et lourds ils ont sali mes eaux déjà grasses de cancers de pestes de choléras de regrets de larmes de remords Brisé épuisé je parviens ce soir dans les mares plus sereines vagues et misanthropes du delta Je pleure ici mes solides années mes semaines à leurs côtés mes instants d’amour et d’amitié Si d’aventure leur océan en s’épandant sur mes rides devait lentement me submerger m’absorber puis me digérer que je renaisse sur des flots amènes sans papier sans alliage sans or 6 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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