Partager Posté(e) 19 août 2019 Le soleil de l’aube sur la lande apparaissait. Les bruyères roses et blanches se teintaient Du rougeoiement des rayons chargés de bruine Elles bruissaient longuement sous la brise marine Une abeille bourdonna, déjà lourde d’un butin odorant Une mouette s’envola, plongeant vers la mer en criant bientôt imitée par une foule d’autres, tournoyant et piaillant Deux jeunes lapins se poursuivaient de pierre en pierre Ne laissant voir dans les herbes, que leurs blancs derrières L’un des deux culbuta, vivement assaillit par l’autre Et tous gaiement, dans le soleil levant se vautrent Se roulant en bondissant dans l’herbe humide Sous l’œil d’un goéland, au-dessus d’eux planant, impavide. Le sifflement d’abord, les figea, oreilles agitées, inquiets Puis il y eut ce grand bruit , là, tout près d’eux, trop près L’obus envoya ses éclats et hacha les bruyères Et hacha les jeunes lapins, tous deux frères N’ayant en eux qu’une grande soif de fraternel amour Ils furent les premiers morts de ce sixième jour Du sixième mois de la mille neuf cent quarante quatrième Année de l’ère que l’on a dite, chrétienne. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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