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Thèse égocentrique


Jeep

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Le début du monde est ma naissance et sa fin ma mort.

J'aurais vécu un rêve éveillé, parenthèse dans une éternité d'inconscience.

Le temps n'aura existé que le temps de ma vie.

Hors de moi le temps n'existait pas et n'existera plus. 

L'espace et la matière n'auront été là que pour moi et la mémoire des temps passés une illusion pour me faire croire que ma vie s'inscrivait dans un avant et un après.

La société des hommes n'est pas fondamentalement différente du troupeau de moutons, du banc de poissons, du vol d'étourneaux, du nuage de moucherons, de la colonie de bactéries.

Elle aura fait partie de cet environnement miraculeux qui m'a accompagné, dont je n'ai eu connaissance que de façon limitée puisque mes sens ne percevaient qu'un spectre étroit des ondes électromagnétiques.

J'aurais entrevu le vertige de l'infiniment grand et de l'infiniment petit pour me faire mieux ressentir le caractère relatif et fugace de la réalité que je pouvais appréhender pendant ce temps de rêve où j'avais une conscience temporaire de l'existence, qui fatalement disparaîtra  avec moi puisque je ne pourrai plus l'observer.

Ma conscience de l'univers est l'univers lui-même car il n'existe que parce que je le conçois.

Il est voué à disparaître dès que je ne serai plus là et retournera avec moi dans le néant dont un caprice du hasard nous avait fait sortir l'un et l'autre.

Je suis comme une particule surgie dans le champ de l'existence puis qui se désintègre pour retourner au vide dont elle était issue.

Ma conscience était liée à la richesse des connections de mon cerveau, mais lorsqu'il sera mort elles seront détruites et ma conscience sera abolie, comme elle l'était avant que je naisse, et le monde qu'elle percevait sombrera dans le néant.

Donc je n'ai aucune raison de redouter la mort puisque pour moi rien n'existera plus.

Mais me direz-vous: et Dieu? et l'espérance dans l'au-delà?

Je répondrai qu'un mouton, qui n'est après tout qu'un être un peu plus rudimentaire sur le plan cérébral qu'un être humain, n'a pas d'espérance et qu'on ne lui prête qu'un au-delà de côtelettes. Et pourtant en quoi sa vie ou celle d'un moucheron 

diffère-t-elle fondamentalement de la mienne?

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