Joailes 3,111 Posted July 17 Les immortelles vivent en bouquet sur le piano les éphémères viennent et volent et s’en vont mourir à l’ombre près des roses fanées. Le vase est clos, inutile la vase engloutit et jubile. Dans une coupe à l’onyx sombre un œil de chat, des dents de requin de drôles de rideaux corrodés d’ombres et des mains de caresses derrière le baldaquin. Les larmes flamboient au soleil comme des sequins et le vieux chien aspire son dernier crépuscule sur les feuilles pourries de son linceul à la fontaine sèche, à la source tarie. Les immortelles vivent en bouquet sur le piano elles absorbent l’odeur de la mort les éphémères viennent, vont et volent et s’en vont mourir à l’ombre sans témoin sans écho. Il restait un cri et en ouvrant la porte, il s’est enfui nul n’empêche le cri de s’enfuir celui-ci n’a pas d’écho. (J.E. juillet 2019) 1 Share this post Link to post Share on other sites
Eathanor 2,267 Posted July 17 Il y a 2 heures, Joailes a dit : nul n’empêche le cri de s’enfuir celui-ci n’a pas d’écho. Pas d'écho... Pas d'écho... Pas d'écho... Pas d'écho... Pas d'écho... 1 Share this post Link to post Share on other sites
Jeep 657 Posted July 18 J’aurais intitulé ce beau poème « Le vase », tant il évoque par sa forme graphique proche d’un calligramme et par le fond une vanité du 17ème siècle. 1 Share this post Link to post Share on other sites
Pierre Brandao 253 Posted July 18 je suis assez d'accord avec @Jeep; la forme et le fond du poème ressemblent bien à un calligramme de "vase". Et le poème me parle... 1 Share this post Link to post Share on other sites
Tristamourir 202 Posted July 18 Un autre émerveillement comme seule vous pouvez le faire. J'aime beaucoup le sujet traité avec grande dextérité poétique . Merci pour le régal. Share this post Link to post Share on other sites
Joailes 3,111 Posted July 18 @Tristamourir eh bien, si c'est pas de l'écho, ça ! Mille mercis, mille mercis mille mercis mille mercis ... Share this post Link to post Share on other sites
Gabriel Montigny 1,356 Posted July 23 C'est l'ombre formidable de Cronos qui engloutit ce poème, quand un décor comme les bons décors de théâtre, dit ce qu'il faut savoir de la scène. 1 Share this post Link to post Share on other sites
Seawulf 836 Posted August 25 Le 17/07/2019 à 22:13, Joailes a dit : Il restait un cri et en ouvrant la porte, il s’est enfui nul n’empêche le cri de s’enfuir celui-ci n’a pas d’écho. J'ai bien aimé cette poésie entre immortelles et éphémères autour d'un piano sans oublier le vase ! 1 Share this post Link to post Share on other sites