Partager Posté(e) 16 juillet 2019 Pauvre Pierrot que Colombine a délaissé Tu erres et pleures ton cœur blessé, De ton amour la mutine s’est lassé Et tu dois le ranger parmi les choses du passé Ton carnaval s’est fini et tes pleurs, Se mêlant aux éclats des rieurs, Détonent. Tu traînes ton malheur Au milieu d’une foule en bonheur Cette foule, indifférente à ton chagrin, Te bousculant et t’entraînant sur son chemin, Ne te voie pas. Une marquise, venue prendre ta main Te fit danser, tourbillonner, mais en vain Tu espères Colombine et tu lui cries « Reviens Loin de ton cœur, mon pauvre cœur n’est plus rien Il ne vivait, ne subsistait que près du tien Il ne croyait qu’en ton amour et qu’en le sien. » Et sur les planches noircies du canal Dont l’eau noire et triste noie et avale Les rêves bleus et éphémères du carnaval Pierrot voit en un croissant ovale La Lune blême qui reflète les palais de Venise Dans la lagune et lui jette comme une promise Ouvrant de ses doigts fins et légers sa chemise Une œillade et l’appelle pour une tendre bise Et pour se percher sur le croissant Pierrot dans l’eau sombre descend Alors la Lune très tendrement, tout doucement, L’emporte dans son firmament 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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