Partager Posté(e) 12 juillet 2019 (modifié) La fourmi écrit des poèmes à l'ombre des cils le lézard la contemple, les pattes en éventail, et là-bas, sous les décombres au parfum de grésil, les couleuvres glissent au fond de leur sérail. Un ours suce des brins d'herbe en se grattant le nez sous son chapeau de paille les mouches bourdonnent il fait brûlant sous les pins où s'étire juillet. La cigale alanguie réunit voyelles et consonnes pour tout dire avant la fin de son contrat. La rivière gicle ses éclats de diamant des fleurs géantes naissent dans les gardénias et quelques squelettes blancs d'amants tintent à la brise suave des étés leur suaire fripé aux aurores de sang. On l'appelle grand désert des cœurs oubliés nul ne s'y hasarde plus depuis longtemps . Les cactus sont en fleurs, dépouillés de regards ils s'épilent entre eux, tendres comme des rocs. Surgis du néant, silencieux et hagards, reviennent des fantômes poursuivre leur soliloque. D'un doigt gauche, ils tracent sur le sable les initiales de leur bien-aimée et la lune moqueuse dans sa lumière admirable jette sur le tout ses griffes d'araignée. (J.E. Juillet 2019) Modifié 12 juillet 2019 par Joailes 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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