Partager Posté(e) 12 juillet 2019 (modifié) Chemin des douaniers, IRL, photo M.H À petits pas comptés au cœur du Cotentin, Haies vives du bocage pour juguler la mer, Je marche et je m'émeus de ramasser à terre Un rebut de filasse, étoupe du marin. Un goéland vorace au cri zébrant le ciel Me trouerait bien la peau, pour peu que ma carcasse, Échouée sur la grève au milieu des barcasses, D'une épave humaine voue mes mots au pourriel. C'est un vent de noroît qui enfle mes pensées Et nonobstant le sable emplissant les esgourdes Sous ses coups de boutoir, je cherche la palourde Dont je régalerai mes papilles affolées. Empruntant une chasse à l'abri du salin, Son chemin caillouteux, qui crisse sous mes pieds, Me fait goûter le calme fors un matou mité Miaulant sur mon passage de son air de chafouin. Plus loin, en souvenir, manquant pas de toupet, Des fantômes d'amis me jouent de l'oliphant ! Et je pleure et je ris de leur enchantement, Car la mort se déride à se sentir en paix. Ajoncs jaunes en fleur, rose des tamaris, Je bourlingue à l'envi comme un nuage blanc Sur ma tête grisée, et je chante à l'encan Des enchères de vie au prix du myosotis. La nostalgie m'ennuie, car je suis le garant D'un passé au long cours, du futur chaotique, De ce charme idéal, armoiries symboliques D'une imagination critique de son temps. Un pigeon voyageur m'invite en son sillage, Moi, foutre casanier, et trop ancré au sol ! Tout en le remerciant, je tourne comme un fol Du livre de mon heur une nouvelle page. Lors, mon poêle allumé mobilise les tropes D'une rhétorique pas gravée dans l'argile Aux fruits amers et doux d'une cueillette habile Pour qui sait que le monde nourrit son amour-propre. Modifié 12 juillet 2019 par Marc Hiver 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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