Partager Posté(e) 5 juillet 2019 (modifié) La Metropole.com (détail) Debout dans le métro, des têtes de pantin Qui toisent, mécontents, la dame au strapontin. Et de leur corps à corps, peu s'en faut bouche à bouche, Ces seins contre ce torse, obligé qu'on se touche ! Pourtant aucun frisson ne doit dans ces transports Arracher d'émotion, d'élan franco de port. C'est que de nous, le métro transpire, C'est qu'autour de la dame, l'humanité soupire, Mais sur son visage, Et dans ses yeux, je vois ses paysages ! Hippias le débauché, par l'odeur alléché, Voudrait que l'on jouît d'une promiscuité Propice au lâcher-prise, aux plaisirs voluptueux D'un accord de hasard accueillant de leurs vœux, Tentation consentie aux humains dans la rame — Hors tripotage honteux, interdit, que l'on blâme ! C'est que de nous, le métro transpire C'est qu'autour de la dame, l'humanité soupire, Mais sur son visage, Et dans son sourire, je vis ses paysages ! La voiture en station se vide peu à peu. Et la dame sans âge, avec son air heureux, Sur le strapontin flou de ses rêves perdus, Est la seule à vibrer dans son malentendu. Parlant à un ami, ou à ce qu'il en reste, Du geste à la parole, elle se manifeste. C'est que de nous, le métro transpire, C'est qu'autour de la dame, l'humanité soupire, Mais sur son doux visage, Et de par son regard, j'aime ses paysages ! Quand vient le terminus de ses rêves d'enfant, La dame au strapontin se lève en recherchant Sans doute un être humain vivant dans cet enfer. Un bout de ligne, un bout de vie, à bout de nerfs... C'est que de nous, le métro transpire, C'est qu'autour de la dame, l'humanité soupire, Mais sur son visage... Et de par son regard... mes propres paysages. Modifié 5 juillet 2019 par Marc Hiver 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Messages recommandés