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Bruissements d'elle (2): Confusions


Marcelin

Messages recommandés

Une pluie douce et tiède

 

 

 

Une pluie douce et tiède

Baigne le cœur du parc.

 

Les feuillages frissonnent,

Chuchotent humidement des chansons monotones.

 

Ma statue, mon amour

Mes sens et ma raison,

Innocente et si belle

L'eau

Sur ton corps

Ruisselle.

 

Mes yeux restent fixés

À la course impudique

Des gouttes qui sur toi

Coulent en voluptueuses

Caresses érotiques.

 

Mon regard s'évapore

Dans un brouillard liquide.

Images fugitives …

 

D'étranges souvenirs

Jaillissent et replongent

Dans l'abîme sans fond

Où reposent mes songes.

 

 

Pleine lune

 

Minuit

Plage

Lune

Ils nagent

 

Tiédeur

Éclats

Lueurs

Cris de joie

 

Tendresse

Mots d'amour

Caresses

Velours

 

Douceur

Instant

Bonheur

Amants.

 

 

Leurs deux corps ont tracé sur le sable une fresque

De courbes emmêlées en tendres arabesques

 

 

Ils repartent nager

Sereins

Pour toucher des rochers

Lointains.

 

La plage est presque déserte

 

La plage est presque déserte,

Le jour vient de se lever.

Là-bas, près d'un corps inerte,

Un homme est agenouillé.

 

Dans la rumeur de l'océan,

L'homme se lève et dans ses bras

Il prend ce corps en lui parlant

D'instants d'amour, d'anciennes joies.

 

Marchant d'un pas mal assuré,

Il porte cette femme nue

Que la mort semble avoir figée,

Métamorphosée en statue.

 

Les vagues aux reflets argentés

Ont volé le bleu de ses yeux.

Son regard immobilisé

Est le plus cruel des adieux.

 

Il pleure et ses sanglots

Résonnent dans l'espace

Qui sera leur tombeau.

Deux oiseaux de mer passent.

 

Le sable encore mouillé

A conservé la trace

D'une femme allongée.

Une vague l'efface.

 

Comme le vent discret

Emporte la poussière

Des fleurs vite fanées

Au fond des cimetières.

 

Métamorphose

 

 

Dans ses veines durcies, il sent couler la haine.

D'infernales pensées le hantent et le soutiennent.

Il n'est en vie que par la colère insoumise

Qui brûle dans ses veines et que le vent attise.

 

Comme un sorcier maudit, il regarde le ciel

Et ses yeux de fureur lui lancent un appel.

Il profère à mi-voix, sombres incantations

Des phrases qui se noient dans les lames de fond.

 

Comme un océan fou de rage et de colère

Dont les sombres remous viennent meurtrir la terre,

Il gronde et de son corps quitte la carapace

Pour devenir plus fort et envahir l'espace.

 

De ses pensées aveugles, il heurte la falaise

D'une réalité sourde aux lamentations.

Alors dans un intense et douloureux malaise,

Il gardera la vie mais perdra la raison.

 

 

C'est un rêve fragile

 

 

 

C'est un rêve fragile

Comme du verre soufflé

Qu'un destin malhabile

A laissé échapper.

 

Un futur qui se brise :

La peine est sans appel.

La vie est insoumise

Au commun des mortels.

 

Un homme abandonné

Au sourire lointain

Erre dans ses pensées

En émiettant du pain.

 

Unique souvenir

D'un bonheur qui n'est plus

Qu'une ombre de désir

Au pied d'une statue.

 

 

Poussière ( Épilogue )

 

 

 

Concert de percussions

Tous les marteaux piqueurs

Vibrent à l'unisson

Sous l'œil des promoteurs.

 

 

Hystériques assauts

De monstres mécaniques

Cognant en soubresauts

Bruyants et frénétiques.

 

 

Ébranlée par l'enfer

Des secousses sismiques,

Vient se briser à terre

Une statue antique.

 

 

 

 

Un homme qui ne doit pas avoir sa raison

Ramasse des morceaux blanchâtres et les glisse

Dans la poche gonflée de son vieux pantalon.

Sur un toit, un pigeon l'observe l'air complice.

 

Lire la première partie

 

 

Modifié par Eathanor
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