Partager Posté(e) 8 août 2018 Couleurs violacées, nuages pourpres, fils dorés, Sons étouffés d'une cithare, L'encens se consume au fond du cendrier Madame somnole, nue et sans fard. Le vin a coulé, il a fallu le boire Monsieur est sorti assouvir ses envies ; Le bois craque au fond des armoires, La jeunesse du lieu bien loin s'est enfuie. De lourdes tentures isolent le salon maudit Où nul rayon de lune ne pénètre jamais ; Depuis longtemps Madame n'est plus applaudie Lorsqu'elle reçoit son lot, elle n'est pas consolée. Elle finit par avaler ses peines et douleurs, Et ses cachets, ses gouttes et ses onguents, Ceux qu'elle prenait -ô ironie- pour le cœur ; Quand Monsieur revint, il n'était plus temps. Madame est partie dans un dernier sourire, Belle à nouveau au seuil d'une autre vie, Et Monsieur est surpris et ne sait quoi dire Son cœur enfle et l'étouffe, a-t-il un alibi ? On ne l'accusera pas, il laisse les bijoux ; Comme toujours il ne pense qu'à lui Il ressent juste comme un profond dégoût Et jette sur son corps une rose flétrie. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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