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Mohè

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Cela te coupe le souffle, tu suffoques comme un poisson sur terre, et le froid est mordant, et nue tu t'en fous, à la vie comme à la guerre, chacun ses armes toi tu n'en a pas, et saoule tu t'en fous, toi tu danses contre la vie, tu aspires la nuit ivre, folle, rien ne te fais jouir plus, rien ne t'affole, plus que, la sève du monde qui coule de tes doigts. Cela te secoue, tu hurles à l'intérieur, tu griffes l'écorce jusqu'au sang, t'abreuves de tout, de l'histoire d'anciens seigneurs à celles de poètes sans talent, et idiote tu t'en fous, toi tu rêves d'autres choses, tu aspires aux joyaux de l'âme, à la poussière d'or qui s'étale au crépuscule sur les falaises, les herbes folles et les vagues de larmes, t'y peux rien, et tu t'en fous, tu veux la beauté, les rimes, la poésie, rien ne t'accroche plus que, rien ne t'éblouies, plus que, que le bal des oiseaux, les jolis mots de Verlaine et Rimbaud, le vertige des plus hautes cimes, la ronde des jours infinie. La peau tendre, la page blanche, la fumée des cigarettes, la buée sur la vitre, l'éclat de rire de l'enfant, la bouche sucrée de l'amant, le pinceau du peintre, la douceur des matins. Cela t'inonde, tu cries, tu gueules, danses les bras ouverts, la tête en arrière, et en transe tu t'en fous, les pupilles abyssales, les lèvres mordues, t'aspires le vent, et tu voles, les poumons gonflés d'air au gré des ondes de la terre, des jolies choses de l'univers, et insouciante tu t'en fous, tu caresses les courbes des steppes mongoles, les ailes de l'aigle royal, le cours des ruisseaux, des torrents, des perles de cascades. Et fière tu t'en fous, sur le parquet du monde tu roules, roules de chaque côté des collines, grimpes aux murs pleins de lierres, à ceux des remparts du bonheur, alors fille de joie tu t'en fous, tu vis à la chamade, suis le fil du funambule, l'équilibre de la vie qui hulule, ouvre les portes des cages dorées, les livres calligraphiés, les portes des maisons abandonnées, et enfant de la terre, et humaine tu t'en fous, chacun ses muses, chacun sa foi, toi tu fais l'hymne à la grâce des choses, et passionnée tu t'en fous, donnes ton corps en extase à la folle danse de la vie, et banale tu t'en fous, la prose défaillante sur talons aiguilles, la pudeur maquillée de rouge, et fière tu t'en fous, tu t'embrases sous des baisers dans la nuque, agrippes chairs et cheveux, beiges et bruns, bois l'alcool la mer et ses embruns, croques les minutes des jours heureux, du présent des lendemains, et fragile tu t'en fous, toi tu ris de tout ceux, aveuglés, étourdis, en oublie d'être éblouis. 

 

C'est un texte qui date d'il y a onze ans déjà, j'en avais 16.

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