Partager Posté(e) 22 mai 2019 La pluie s'annonce au loin, sans doute il fera froid, C'est pourtant le printemps, mon ami, que je vois... Oh! je voudrais courir jusqu'à lui, réchauffé, Tendre mes pauvres mains aux brises sur les toits, Ma chemise ouverte s'enivrant d'un endroit Où les oiseaux enfin oseraient m'approcher!.... Mes divins chapardeurs!...Souriez à celui Qui hante vos festins sans le vouloir fortuit; Volez!...Car vous chantez bien plus vrai que les vêpres! Les monts se coifferont de quelques beaux louis, Le soleil de retour retouchera la nuit Pour me coudre à la lune et satiner ma lèpre. Comme un vieux tournesol, je suis laid, sans lumière, Poilu et rabougri, je mendie des poussières, Le cœur à l'abandon taché par les cerises; Au vent, mes haillons noirs griment des cimetières, Je fais peur aux enfants ou je reçois leurs pierres Comme un bagnard plaidant pour sa tignasse grise. Voilà cent cueillaisons, autant de mauvais sorts, Que je vante esseulé ce jardin en mon for; Même si le lilas va courtiser ses feuilles, Je suis veuf d'une fleur qui s'en ira éclore Derrière moi, hélas, dans un couffin d'aurore, Mes yeux ne fixant plus que la grêle et le deuil. Et pourtant, que j'aime ces vies qui s'éparpillent Au giron des rosées bien loin de mes guenilles! Mais mon âme n'est plus qu'une très lourde attelle... Dans les vignes, autrefois, elle épaulait les vrilles, Et peignait des étés, portraits de jeunes filles, Avant de se figer, solitude des stèles... Comprenez-vous pourquoi, en automne, je pleure? Regardez le moulin, bras au ciel, est vainqueur, Et tout le monde rit aux clameurs des fontaines. Moi, il me faut compter sur un autre malheur, Un hiver morne et froid que nul oiseau n'effleure Pour ne plus ressembler à un croquemitaine... 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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